Le
PanDelta Super Racing Festival (p'tain, y déconnent pas les mecs !) est une série de 3 WE de courses sur le circuit de Zhuhai (ZIC), dans le sud de la Chine.
Il s'agit principalement de courses Auto avec des coupes de marques (de l’Audi R8 a la Mini cooper), des catégories que je ne capte pas trop bien (depuis des caisses nippones aux GT genre Ferrari, Lambo etc...) et de la nonoplace avec la formule Renault.
Mais aussi moto avec une courses 600cc et une 1000cc le samedi sur 8 tours et une course 600/1000 mélangés (mais classement distinct évidement) le dimanche sur 10 tours.
Chaque catégorie de cylindrées sont encore divisée en deux en fonction du degré de préparation autorisé.
Roulant régulièrement sur ce circuit (et parfois aussi un peu dans l'herbe autour, sur le dos ou sur le ventre... ça dépends
), j’ai supporté à plusieurs reprises de courageux potes s'y étant inscrit et la plupart ayant survécu, je décidai de tenter
le diable l’aventure à mon tour.
Le tracé est totalement plat (dans les 4.4km) et n’est pas le plus excitant que je connaisse, mais c’est toujours mieux que rien et vu que les circuits en Chine doivent se compter sur les doigts d’une main, j’ai franchement du bol de vivre à côté !
Ma monture sera un CBR1000RR de 2009.
Il n’y a plus grand-chose de Honda dessus (moteur/cadre/BO pour faire simple) et me retrouve en "Superbike Open A"…
On verra plus loin que de toute manière, A ou B n’aurait pas changé grand-chose.
Voilà la mamie:
Les caractères rouge en Chinois sont le nom du team: Ace motor en anglais mais c'est un autre nom en chinois... ça fait longtemps que j'ai arrêté d'essayer de comprendre...
Alors, pour bien commencer notre relation (avec la tondeuse hein !) nous nous sommes d'entrée mutuellement pulvérisé sans bien comprendre ce que j’ai pu faire de mal (en dehors de l’acheter) confirmant ainsi tout le bien que je pensais des tondeuses ailées.
6 mois plus tard, elle est a peu près réparés, flanquée d'un fière "74" et moi "riche" d'une épaule fourrée au titane (kéké un jour, kéké toujours), fort de deux ou trois journées d’entrainement ensemble et surtout inscrit "pour de vrai" a une course... mais qu’est-ce qu’on fout là ?!
Jeudi c'est l'administratif: vérification de licence (une grande aventure à elle toute seule celle-là aussi, je suis officiellement un "pilote national Chinois"...
), vérification de l’équipement pilote, contrôle technique des meules... et 30mn d’essais libres en fin de journée.
Alors, histoire de bien remettre une couche de confiance, il pleut en arrivant au circuit.
Je n’ai jamais roulé en pneus pluie et les mécanos m'ont trouvé une micro fuite sur un joint de piston d'étrier.
Pas le temps de réparer (étriers endurance Nissin= joints de pistons en 36… introuvable ici) ils me font 4 entretoises en alu pour adapter une paires d'étriers fauchés sur une R1, un jeu de plaquettes sorti de personne sais trop où et en piste coco…
Bon, ça freine et ça sèche.
Par contre, à rouler avec des gars rapides, je constate que je tire beaucoup trop long et mange copieusement dans les bouts de droit.
Alors, honnêtement : je ramasse de partout hein, mais particulièrement bien comme il faut à l’accélération.
On hésite (pas longtemps) a changer la démultiplication puis on laisse tomber vu le paquet de secondes qu’il me manque pour mettre l’avant dernier à ma place (4s !) et puis on s’est déjà lavé les mains, on ne sait plus trop ou sont les outils, il y a des bières au frais, toussa…
- Qu'est-ce qu'il faut te régler ?
- Change le pilote ?!
Vu mes temps stratosphériques, un mécano vérifie que la poignée n'est pas bloquée... "E pur si muove !"
Vendredi20mn de qualif… roulement de tambours : shuis derjo !! Oh bah quelle surprise dit donc !
Théoriquement, il faut être sous les 110% du 1er. Je suis à 113% mais avec seulement 14 machines en 1000cc je suis qualifié quand même en 4iem ligne.
Vu ce que me mettent les mecs devant et n’ayant jamais pris un départ de ma vie (juste quelques « tests » en sortie de pitlane) ça me va bien de les avoir tous devant. Boah, on va faire calmement comme à un feu rouge en essayant de ne pas se mettre d’entrée sur le toit…
Devant donc, il y a les vrais pilotes (Taiwan, Japon ou Hong-kong/Macao) des gars qui ont fait le Macao gp, le TT ou de l’endurance avec le SERT ou Suzuka et un « guest VIP » : Alessandro Valla, pilote de développement Ducati.
J’ai limite de la chance, il y a habituellement des gars échappés de l’AMA, du mondial SSP ou SBK (genre Alexander Cudlin, Mark Aitchison ou encore Broc Parkes).
En qualif, le gus me met quand même 13s au tour ! Voila voila voila… qu’est-ce que suis venu foutre là déjà ?!?
Ensuite viennent des amateurs normaux, un peu comme moi mais en beaucoup moins lent !
Samedi.
La course 1000 est à midi.
On traîne un peu le matin, on va voir les courses de caisses et les ombrella girls dans le paddock.
Un petit échauffement (sisi, je ne déconne même pas !), on enfile le cuir et direction les barnums géants qui nous servent de box pour attendre l’appel en pitlane.
je fait encore le malin, mais ça ne va pas durer...
Time guys ! Bon ben j’ai payé alors j’y vais… tour de formation, trouver ma place sur la grille est facile : juste devant le pace-car ! Photos avec les potes venus voir les courses, klaxon, tout le monde évacue, tour de chauffe… retour à ma place. Mômannnn, mais qu’est-ce que je suis venu foutre là ?!
Jeff, peut être pas la plus sexy des umbrella girl mais probablement la plus sympa et certainement la plus balèze !
On enlève le drapeau rouge, je me cale a 5000rpm, les feux rouges s’allument.
Alors, que l’on soit bien d’accord ma cocotte (oui, un truc avec des ailes, qui me coûte une blinde et m’attire plein d’emmerdes, ça ne peut être qu’une « poule »): lorsqu’ils s’éteindront dans quelques secondes, on part gentiment hein ?
Le mec à gauche est 3s plus vite, ceux de devant 4 ou 5s, ça ne sert à rien de prendre des risques ou faire le malin, on part gen-ti-ment en dernier… on essaye juste de ne pas se faire doubler par le pace-car mais c’est tout. Ok ? ok…
Le rouge s’éteint, un truc pête dans le cerveau: lâché d’embrayage et je soude comme un goret, la roue avant a quelques cm du sol. Pourrissage en règle du 10r à ma gauche et des 4 mecs de devant avant de choper les freins, mouhahaha, Banzaï çavachier !
Je parts à gauche pour prendre le 1er droit tout à l’extérieur et éviter la meute qui plonge à la corde… je dois virer dans les 9 ou 10.
Plein angle à l’extérieure, la piste est noire de gomme des courses auto, je prie pour que ça tienne, que personne dans le troupeau ne se loupe ou perde l’avant et me coupe en deux, je vise le vibreur extérieur redresse un peu et soude de nouveau.
Un mec (R1 ?) sort à côté de moi, je lâche rien et on entre de front dans le droite rapide #3, il est à la corde et plus vite mais je suis mieux placé pour le freinage de la chicane à gauche #4.
En termes de païlote, ça s’appelle un « blockpass » ki parait. Je sors de la chicane devant, en weeling sur le vibreur "comme les mecs du WSBK".... Yahoooo !
Bon, je casse le suspense tout de suite : ce R1 m’a posé avant le droite rapide suivant #6, je me suis fait faire les freins par un 10r (il me semble) avant le 180 #7, puis un autre gars m’a passé à la sortie de ce même 180… et enfin le 10r a coté de moi sur la grille m'a passé quelques tours plus tard... Y’a pas de miracle, juste retour à la réalité mais ils ne s’y attendaient pas à celle-là et ça, c’est priceless !
J’ai passé le reste de la course à bien m'appliquer à respecter mes repères, les points de cordes, essayer de relever « cocotte » le plus tôt possible et ouvrir bien en grand.
En dehors du 1er, tous mes tours sont dans 0.5s : des petits 47 avec un 46.8 au 7iem tour.
Alessandro Valla gagne sur sa Superleggera avec des tours réguliers lui aussi… mais en 34. Pas le même monde… m’en fout, sous le casque j’ai la banane xxl.
Je fini 13iem, un invité nippon n’a pas fini et ce fourbe de Richard me passe dans le bout de droit avant le dernier virage. Culé va…
Parc fermé, on retrouve les mécanos et les potes, on se raconte nos courses. Je m’attendais à être plus fatigué mais ça va. Douches, on va matter les formules Renault (et les ombrella girls) puis direction restau et dodo.
DimancheLa course est à 14h… donc grasse mat !
Pour la petite histoire, les tribunes avaient un toit qui a été arraché par un Typhon a la fin de l'année dernière. Parait que "Typhon" viendrait du Chinois "Da Feng", "beaucoup de vent" en Chinois... ah bah tu m'étonne !
Comme les 600 et 1000 sont mélangés il y a bcp plus de monde et j’ai une partie des 600 derrière moi sur la grille (shuis lent mais quand même pas au point d’être aussi derjo avec les 600 !). Je suis totalement à gauche.
Stratégie identique à la veille : rester à gauche, profiter (lâchement) des bourrins de "cocotte la tondeuse" pour tenter de passer les 600 de devant et de l’embouteillage à l’intérieur du 1er virage pour gratter encore un peu sans trop prendre de risques.
Je suis relax, le truc qui a crâmé dans le cerveau au départ la veille est toujours sur OFF, donc rien à battre : j’envoie le pâté comme la veille mais là c’est prémédité !
Et cela fonctionne de nouveau pas mal. Je dépose quelques 600cc de la ligne de devant et un troupeau compacte de vrais furieux est juste devant moi en arrivant au freinage de la chicane.
Là, y’a le truc qui se rebranche un instant et qui me dit de les laisser entre-eux… ça loupe pas :
Un R6 un peu optimiste part en stoppie, tape une roue arrière et nous fait un magnifique salto avant (note artistique : 9.6) moto et pilote montant facile à 1m50 du sol. Au tour suivant, je verrais que le pilote est ok, mais je ne suis pas pressé de m’en coller une de ce genre…
Je suis mi-piste avec du monde à droite mais personne à gauche. Les mecs profitent du spectacle son et lumière de la R6 ci-dessus, je freine une chouille tôt, casse ma traj, monte sur le vibreur intérieur (mais pas trop, petite pensée pour Lagaffe qui fait des intérieurs aux vibreurs), c’est moche et je suis à l’arrêt mais suffisamment droit pour watter comme un porc à l’intérieur des 2 ou 3 600cc de devant qui s’empilent sur le vibreur extérieur…
Ça le fait et j’entre devant eux dans la cassure rapide à droite, je m’applique aux freins et reste hors de portée.
Plus tard, je ramarre un autre 600 que je passe au moteur dans la ligne droite des stands (vil vengeance peu glorieuse pour tout ce que je me suis pris par les 1000 jusqu'à présent) et là… plus personne devant.
Ben oukisont ?
J’enquille mes tours comme la veille, régulier en petits 47 et je fini par avoir un R6 en ligne de mire. Il est loin mais je le remonte petit à petit. J’essaye de rester concentré mais, la fatigue venant, je commence à faire des erreurs.
L’écart se stabilise, je ne reviendrais pas sur ce R6 mais un autre, tout rouge, me fait les freins et m’atomise littéralement (il me semble même avoir entendu un « bang » supersonique suivi d’un petit ricanement à l’accent Piémontais ).
Ah mais bordel non : c’est juste Valla et son tractopelle Italien qui me met tranquillement un tour !
Il est dans son dernier tour et je n’arrive même pas à le suivre alors qu’il fait le con en wheeling dans les bouts de droits et entre en travers dans les virages… écœurant.
Damiers, je re-fait 13iem, re-parc fermé, podiums: Scotty fait 2 en 600 et Carl 3 en SBK Open A à la 1ere course.
Fellicitations !
Tout a une fin, douche et direction maison.
On a rien cassé, on a bien rigolé, on a passé un super moment et j'ai très officiellement 8 points au championnat (mais
quoi !!).
Je ne sais pas si je vais faire celle de Juin (là, il faisait déjà 25°… en Juin c’est un four ici avec 30/32° mais surtout 90% d’humidité !) mais ce n’est pas l’envie qui manque !
Voila, fin du CR...
Quoi ?
Bon, ok
:
Le chauffeur PL de Gabichon...